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N°268 - Novembre 2017 - Cahier 1
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L’exercice de la chirurgie présuppose t-il des vertus cardinales ?
Par Alain C. Masquelet dans la catégorie TRIBUNE
Hôpital Saint Antoine, APHP, Paris VI
Telle est la question que je pose aujourd’hui, devant vous : l’exercice chirurgical requiert-il des vertus fondamentales qui appartiendraient en propre au chirurgien ? Le mot vertu étant pris dans son sens intellectuel et non pas moral, il existe de nombreux synonymes comme capacité, faculté, qualités, aptitudes…
Une autre façon de formuler la question serait : le chirurgien possède-t-il des qualités innées qui le prédestinent à l’activité chirurgicale dont l’épicentre est l’acte d’opérer ?
Ces qualités ou ces vertus seraient elles le reflet de ce que l’on appelait jadis le tempérament chirurgical ? Ou bien sont-elles le fruit d’une lente acquisition au cours de la formation, ce qui ferait de ces vertus une catégorie éducable ?
Relevons que poser la question des capacités chirurgicales renvoie discrètement à la catégorie du savoir être, 3ème dimension de la compétence à acquérir, formule qui est au cœur de la réforme du 3 cycle, à côté des catégories du savoir académique et du savoir pratique. Le savoir être en chirurgie est encore une catégorie énigmatique. Ne serait-ce pas suffisant de connaître la pathologie, de cerner les indications et de savoir opérer pour être un bon chirurgien ?
Convenons dans un premier temps que la chirurgie n’est pas un métier ordinaire. En...
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